【246823】
读物本·父亲的荣耀 1
作者:清晨日暮
排行: 戏鲸榜NO.20+
【禁止转载】读物本 / 现代字数: 8024
2
1
3
0

基本信息

创作来源二次创作
角色0男0女
作品简介

Marcel Pagnol的童年回忆,法国乡下的童年生活

更新时间

首发时间2024-08-05 16:41:22
更新时间2024-08-05 18:23:32
真爱榜
小手一抖,榜一到手
投币
点击可重置字体
复制
举报
剧本正文

中文机翻

Je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers.

Garlaban, c’est une énorme tour de roches bleues, plantée au bord du Plan de l’Aigle, cet immense plateau rocheux qui domine la verte vallée de l’Huveaune.

La tour est un peu plus large que haute : mais comme elle sort du rocher à six cents mètres d’altitude, elle monte très haut dans le ciel de Provence, et parfois un nuage blanc du mois de juillet vient s’y reposer un moment.

Ce n’est donc pas une montagne, mais ce n’est plus une colline : c’est Garlaban, où les guetteurs de Marius, quand ils virent, au fond de la nuit, briller un feu sur Sainte Victoire, allumèrent un bûcher de broussailles : cet oiseau rouge, dans la nuit de juin, vola de colline en colline, et se posant enfin sur la roche du Capitole, apprit à Rome que ses légions des Gaules venaient d’égorger, dans la plaine d’Aix, les cent mille Barbares de Teutobochus.

Mon père était le cinquième enfant d’un tailleur de pierres de Valréas, près d’Orange.

La famille y était établie depuis plusieurs siècles. D’où venaient-ils ? Sans doute d’Espagne, car j’ai retrouvé, dans les archives de la mairie, des Lespagnol, puis des Spagnol.

De plus, ils étaient armuriers de père en fils, et dans les eaux fumantes de l’Ouvèze, ils trempaient des lames d’épées : occupation, comme chacun sait, noblement espagnole.

Cependant, parce que la nécessité du courage a toujours été inversement proportionnelle à la distance qui sépare les combattants, les tromblons et les pistolets remplacèrent bientôt les espadons et les colichemardes : c’est alors que mes aïeux se firent artificiers, c’est-à-dire qu’ils fabriquèrent de la poudre, des cartouches et des fusées.

L’un d’eux, un arrière-grand-oncle, jaillit un jour de sa boutique à travers une fenêtre fermée, dans une apothéose d’étincelles, entouré de soleils tournoyants, sur une gerbe de chandelles romaines.

Il n’en mourut pas, mais sur sa joue gauche, la barbe ne repoussa plus. C’est pourquoi, jusqu’à la fin de sa vie, on l’appela « Lou Rousti », c’est-à-dire Le Rôti.

C’est peut-être à cause de cet accident spectaculaire que la génération suivante décida – sans renoncer aux cartouches ni aux fusées – de ne plus les garnir de poudre, et ils devinrent « cartonniers », ce qu’ils sont encore aujourd’hui.

Voilà un bel exemple de sagesse latine : ils répudièrent d’abord l’acier, matière lourde, dure, et tranchante ; puis la poudre, qui ne supporte pas la cigarette, et ils consacrèrent leur activité au carton, produit léger, obéissant, doux au toucher, et en tout cas non explosible.

Cependant mon grand-père, qui n’était pas « monsieur l’aîné », n’hérita pas de la cartonnerie, et il devint, je ne sais pourquoi, tailleur de pierres. Il fit donc son tour de France, et finit par s’établir à Valréas, puis à Marseille.

Il était petit, mais large d’épaules, et fortement musclé.

Lorsque je l’ai connu, il portait de longues boucles blanches qui descendaient jusqu’à son col, et une belle barbe frisée.

Ses traits étaient fins, mais très nets, et ses yeux noirs brillaient comme des olives mûres.

Son autorité sur ses enfants avait été redoutable, ses décisions sans appel. Mais ses petits-enfants tressaient sa barbe, ou lui enfonçaient, dans les oreilles, des haricots.

Il me parlait parfois, très gravement, de son métier, ou plutôt de son art, car il était maître appareilleur.

Il n’estimait pas beaucoup les maçons : « Nous, disait-il, nous montions des murs en pierres appareillées, c’est-à-dire qui s’emboîtent exactement les unes dans les autres, par des tenons et des mortaises, des embrèvements, des queues- d’aronde, des traits de Jupiter… Bien sûr, nous coulions aussi du plomb dans des rainures, pour empêcher le glissement. Mais c’était incrusté dans les deux blocs, et ça ne se voyait pas ! Tandis que les maçons ils prennent les pierres comme elles viennent, et ils bouchent les trous avec des paquets de mortier… Un maçon, c’est un noyeur de pierres, et il les cache parce qu’il n’a pas su les tailler. »

Dès qu’il avait un jour de liberté – c’est-à-dire cinq ou six fois par an – il emmenait toute la famille déjeuner sur l’herbe, à cinquante mètres du pont du Gard.

Pendant que ma grand-mère préparait le repas, et que les enfants pataugeaient dans la rivière, il montait sur les tabliers du monument, prenait des mesures, examinait des joints, relevait des coupes, caressait des pierres.

Après le déjeuner, il s’asseyait dans l’herbe, devant la famille en arc de cercle, en face du chef-d’œuvre millénaire, et jusqu’au soir, il le regardait.

C’est pourquoi, trente ans plus tard, ses fils et ses filles, au seul nom du pont du Gard, levaient les yeux au ciel, et poussaient de longs gémissements.

J’ai sur ma table de travail un précieux presse-papiers. C’est un cube allongé, en fer, percé en son centre d’un trou ovale. Sur chacune des faces extrêmes, un entonnoir assez profond est creusé dans le métal refoulé. C’est la massette du grand-père André, qui frappa pendant cinquante ans la dure tête des ciseaux d’acier.

Cet homme habile n’avait reçu qu’une instruction sommaire. Il savait lire et signer, mais rien de plus. Il en souffrit secrètement toute sa vie, finit par croire que l’instruction était le Souverain Bien, et il s’imagina que les gens les plus instruits étaient ceux qui enseignaient les autres. Il se « saigna » donc « aux quatre veines », pour établir ses six enfants dans l’enseignement, et c’est ainsi que mon père, à vingt ans, sortit de l’École normale d’Aix-en-Provence, et devint instituteur public.

*

我出生在奥巴涅市,在那山羊群聚的加尔拉班山下,那时是最后的牧羊人时代。

加尔拉班是一座巨大的蓝色岩石塔,耸立在鹰岩平原的边缘,俯瞰着绿色的乌韦翁河谷。

这塔的宽度略大于高度:但由于它在六百米的海拔上拔地而起,因此在普罗旺斯的天空中显得格外高大,有时七月的一片白云会在上面停留片刻。

因此,这既不是一座山,也不再是一座丘陵:这是加尔拉班,当年马略的哨兵在夜色中看到圣维克多山上的火光时,便点燃了一堆灌木丛:这只红色的鸟,在六月的夜晚,从山丘飞到山丘,最终落在卡皮托尔山的岩石上,告知罗马其高卢军团刚刚在艾克斯平原上屠杀了图托博库斯的十万蛮族。

我父亲是瓦尔雷阿斯城石匠的第五个孩子,瓦尔雷阿斯靠近奥朗治。

这个家族在那里已经定居了几个世纪。他们来自哪里?很可能是西班牙,因为我在市政厅的档案中找到了Lespagnol这个姓氏,然后是Spagnol。

此外,他们世代为枪械匠,在乌韦兹河的沸水中淬火刀剑:众所周知,这是高贵的西班牙职业。

然而,因为勇气的必要性总是与战斗者之间的距离成反比,火绳枪和手枪很快取代了长剑和宽剑:这时我的祖先成了火药师,即制造火药、子弹和烟火的工匠。

其中一位,我的曾叔祖父,有一天从他的店铺里穿过一扇关着的窗户飞了出去,伴随着绚丽的火花,周围环绕着旋转的火轮,像罗马蜡烛的火柱。

他没有死,但他左脸上的胡须再也没有长出来。因此,直到他生命的尽头,人们都叫他“烤肉”,即“Le Rôti”。

也许是因为这个壮观的事故,下一代决定——虽然没有放弃子弹和烟火——但不再装填火药,他们成了“纸盒匠”,这项职业他们至今仍在从事。

这是拉丁智慧的一个好例子:他们首先放弃了钢铁,这种沉重、坚硬且锋利的材料;然后是火药,这种不容许吸烟的物质,他们将精力投入到纸板上,这种轻便、顺从、触感柔和,且无爆炸性的材料。

然而,我的祖父不是“长子先生”,没有继承纸盒厂,不知为何,他成了石匠。他因此进行了一次法国巡游,最终定居在瓦尔雷阿斯,然后是马赛。

他个子不高,但肩膀宽阔,肌肉发达。

当我认识他时,他留着长长的白色卷发,垂到领子上,还有一撮漂亮的卷须。

他的五官精致,但非常清晰,他的黑眼睛像熟透的橄榄一样闪闪发光。

他对孩子们的权威是令人生畏的,他的决定是无可置疑的。但他的孙子们会编他的胡须,或者把豆子塞进他的耳朵里。

登录后查看全文,点击登录